Une émission sur les instituts du Bon-Pasteur, des établissements religieux qui ont enfermé des adolescentes déviantes pour le compte de la justice du milieu du XIXe siècle jusqu’aux années 70. On va parler de leur histoire, de comment ça a été une institution de contrôle social pour les adolescentes, comment elles se retrouvaient enfermées, pourquoi elles se retrouvaient enfermées là-bas. On va aussi un peu revenir sur les conditions à l’intérieur, comment ça se passait une fois qu’elles étaient enfermées dans cette institution, avant de parler des mobilisations actuelles de femmes qui ont été enfermées là-bas. Et enfin on finira sur une discussion sur l’enfermement actuel des adolescentes.
La guerre, comme celle en cours en Ukraine, c’est celle des puissants qui s’affrontent pour le contrôle d’un territoire. Et comme à chaque fois que les puissants se font la guerre entre eux, c’est au prix de nombreuses victimes parmi toutes celleux qu’ils écrasent déjà en temps de paix, chacun de leur côté ou ensemble avec des intérêts communs. A certains endroits en Ukraine, la mort, les viols, les tortures se sont imposés dans la vie quotidienne. Cette extrême violence est notamment le fait d’un contexte où l’arbitraire de celleux qui font régner l’ordre, que ce soit les militaires, les flics ou les matons, est de plus en plus fort.
Dans ce contexte on avait envie de parler de celleux qui vivaient, déjà avant la guerre, une autre forme de violence perpétrée par l’Etat : l’enfermement. Avec cette question : qu’est-ce que vivre la guerre coincé.e entre quatre murs d’une prison ? D’une part la violence de la guerre s’ajoute à celle de l’isolement, d’autre part le chaos qu’elle suscite est parfois propice à des évasions ou des révoltes.
Dans cette émission on s’intéresse aussi à la façon dont les prisons sont un outil pour préserver l’unité nationale dans les Etats bélligérants, en enfermant les soldats du camp adverse, les déserteur.euses, celleux désigné.e.s comme collabos et toutes celleux qui s’opposent à la guerre en cours, en Ukraine comme en Russie.
Et puis on parle également du rôle des prisons devant la nécessité pour les autorités ukrainiennes de maintenir l’ordre social, en particulier face aux pillages de masse qui ont lieu depuis le début de la guerre. D’un côté le chaos semble faciliter la tâche aux voleur.euses, de l’autre, la guerre, en faisant augmenter les prix, impose le vol comme seule solution de survie pour les pauvres.
Une émission sur les quartiers d’isolement dans le contexte de la lutte qu’a mené Libre Flot, inculpé dans l’affaire du 8 décembre, contre son maintient à l’isolement. On reviendra sur l’historique des quartiers d’isolement qui ont été créés dans la continuité de la prétendue abolition des quartiers de hautes sécurités (QHS) en 1982 et qui reprennent dans les faits de nombreux éléments de ces quartiers. On verra comment cela fonctionne, les différences avec le mitard et qui décide de la mise à l’isolement. On parlera aussi des effets physiques et psychologiques de ces quartiers sur les détenu-es mais aussi les luttes individuelles et collectives pour lutter contre.
En ce moment, plusieurs centres de rétention administrative sont en cours de construction ou viennent d’être construits. Alors, ce soir, on voulait s’attarder dessus en décrivant un peu ces projets, mais aussi en racontant des luttes qui ont pu avoir lieu par le passé face à des projets semblables — histoire de s’inspirer un peu. On va parler plus précisément du Mesnil Amelot où un CRA existe déjà, mais où l’État a prévu de construire un nouveau bâtiment près de l’aéroport de Roissy.
Une troisième émission « spéciale » avec des brèves sur des évasions , sur une assemblée contre la construction de l’extension du CRA du Mesnil Amelot, sur une révolte dans le nouveau CRA de Lyon et sur un rassemblement à Lyon suite à la mort d’un détenu. On donne des nouvelles de l’avancement de la construction de prisons en IDF et on revient sur la lutte contre la maxi-prison de Haren en Belgique. Une discussion autour de la grève des matons. Une lecture de la lettre de Libre Flot, inculpé de l’affaire du 8 décembre 2020, qui commence une grève de la faim.
Pourquoi parler du SNU (service national universel) à Carapatage ? Car parler de l’enfermement, c’est parler des cages physiques réelles qui enferment et tuent, c’est aussi parler de ce qui participe d’un même système qui nous met au pas au quotidien, qui nous met au travail qui nous fait accepter ce monde tel qu’il est avec entre autre la peur de l’enfermement.Comme on a déjà parlé de l’école dans Carapatage et de l’enfermement des mineurs, on a choisi d’aborder le SNU, qui va constituer une sorte d’embrigadement de la jeunesse, auquel il sera difficile d’échapper ( on y reviendra). Une sorte de retour du service militaire sous la tutelle du Ministère de de l’Education Nationale, de la jeunesse et des sports.Il va s’agir d’inculquer un esprit d’obéissance aux règles, un respect absolu des normes… Règles et normes qui, pour la plupart, ne visent qu’à perpétuer les inégalités et injustices inhérentes à l’organisation actuelle de la société. Cette volonté de soumission passe aussi par un contrôle renforcé, notamment à travers la mise en fiches de tous les jeunes de 16 à 25 ans et dont on ne connaît pas la finalité. Il est aussi question d’une volonté de soumission, enfin, car l’Etat ne reconnaît comme «engagement» des jeunes que les dispositifs étatiques.On va rentrer plus dans les détails du SNU, ce que ça implique, qui participe à sa mise en place, ses buts avoués ou non, ce que ça nous évoque et qui s’empare aussi de ce sujet pour le critiquer.
Une émission sur la vidéosurveillance qui est aujourd’hui un moyen de contrôle largement répandue. On va parler de son histoire avec les premières caméras qui sont installées dans l’espace publique, de son développement et de sa banalisation mais aussi de toutes les résistances qui s’organisent contre.
Une émission sur les structures d’accompagnement vers la sortie (SAS), un (pas si) nouveau type de prisons qui ne disent pas leur nom prévu dans le programme pénitentiaire des 15000. On en profite pour revenir un peu sur l’histoire du travail en prison et de la réinsertion.
Dans cette émission, on va aborder la notion de « prisonnier.e politique ». Mettre l’étiquette « politiques » à certain.e.s prisonnier.e.s, c’est les différencier des « prisonnier.e.s de droit commun » ou « prisonnier.es sociaux » qui elleux seraient en prison pour des raisons qui n’ont rien à voir avec des revendications politiques ou des idées. On va aborder le sujet à partir d’exemples de groupes ou de personnes qui se sont revendiqués « prisonnier.e politique » ou qui se sont vus attribuer cette étiquette lors de différentes périodes de l’histoire. On va essayer de voir comment cette notion a pu être mobilisée dans des luttes de prisonnier.e.s et dans des luttes à l’extérieur en soutien. Par ailleurs, on va parler de la manière dont un traitement différent (tantôt plus favorable tantôt à l’inverse plus dur) a pu être infligé aux détenu.e.s selon les intentions politiques ou non que l’état plaquait sur leurs actes. On avait envie de faire cette émission car cette notion de « prisonnier.e politique » nous pose questions dans une perspective anticarcérale, en divisant les détenu.e.s selon la nature de l’acte pour lequel les personnes sont envoyées en prison.
La tentative d’évasion dont on va discuter s’est passée la même année que celle de Rédoine Faïd, mais a fait beaucoup moins de bruit dans les médias. Ca nous semblait important en parlant d’évasion de ne pas se cantonner aux grosses affaires spectaculaires mais de plutôt faire la part belle aux petites carapates du quotidien, qui n’impliquent ni gros sous ni armes de guerre ni explosifs ni hélicoptères, juste une bonne dose d’audace et d’astuce, parfois peut-être aussi une pointe de désespoir, mais toujours une grosse soif de liberté. L’idée de cette émission, c’est aussi de se rappeler que les murs des prisons ne sont pas infranchissables. Régulièrement des prisonnières débusquent les failles, parfois insoupçonnées, du système carcéral, malgré la mise en place de nouveaux dispositifs anti-évasions au fil du temps.
Carapatage est contre lesprisons, la répression et le contrôle, à travers l’actualité de l’enfermement mais aussi son histoire, en racontant les luttes à l’intérieur et à l’extérieur, en échangeant ce qu’on a vu, lu et entendu.
En direct chaque 1er et 3ème mercredi du mois de 20h30 à 22h sur Radio Libertaire, 89.4FM ou en streaming ICI